Very badlink!

Hype or Hyper?

Matériel, ZikZak 25 décembre 2023

L'Evercade est un système intéressant, la console de salon "VS" et les deux versions portables permettent de jouer officiellement à des titres émulés ou portés, et cela avec des cartouches.
Une troisième machine portable permet d'utiliser ces cartouches, le format rappelle celui de la Gameboy d'antan mais n'y arrive pas à la cheville, deux déclinaisons existent avec chacune un set différent de jeux intégrés.
C'est là le premier défaut, les jeux ne sont pas sur une cartouche et ils sont exclusifs, il vous faudra donc les deux variantes si l'ensemble des jeux vous intéresse mais je vais ici vous donner mon retour sur la version "Capcom".
Pour cette version nous avons 12 titres mais avant de les couvrir un par un parlons de la machine elle-même. Son format vertical est sûrement les plus mauvais choix design car elle bien trop petite pour des mains d'adulte et cela va en empirant avec les quatre gâchettes quasi inexploitables (vos deux index se joindront pour utiliser R1 et L1).
La croix directionnelle ne repose pas sur un pivot ce qui fait qu'elle s'enfonce et rend certaines manipulations très difficiles, la version limitée de cette console portable est translucide, c'est classe sauf quand la DEL bleue de tension et bien trop brillante, et en parlant de luminosité il faut accorder un bon point à l'écran qui est très propre et lisible bien que sa luminosité ne soit pas réglable.
A la première mise sous tension la console vous demandera votre langue préférée et ensuite vous affichera son contrat d'utilisation à accepter si vous le pouvez car le texte pour le bouton ne tien pas dans l'écran, il vous faudra appuyer sur A pour procéder, je n'ai pas tenté de refuser et impossible de retrouver le contrat une fois accepté.
Vous avez aussi l'opportunité de régler la difficulté générale pour les jeux, soit en facile ou en normal, pour ce qui est de l'affichage vous pourrez choisir un ratio un pour un (la console affiche nativement du 320 par 240 pixels), du Pixel Perfect pour respecter la résolution d'origine du jeu ou bien un mode plein écran qui étirera l'image sans respecter le ratio d'origine.
Il y a ensuite des option de Scanline avec deux niveaux de puissance mais mieux vaut le désactiver car sur un écran si petit et une résolution si faible ça ne fera que rendre le jeu illisible.

Passons maintenant à ces douze jeux intégrés à la version Capcom et on commence avec Street Fighter II': Hyper Fighting.
Un appui sur Select pour ajouter un crédit et nous voici prêts à appuyer sur Start pour lancer le pugilat de cette version arcade.
Le premier constat est amère, c'est brutal, physiquement brutal ! Les gâchettes pour les coups forts sont impossible à utiliser dans le feu de l'action et même en mode facile on sent bien les racine de la version arcade abusée, ajoutons à cela l'horrible croix qui ne permet pas de sortir un Dragon Punch correctement, de ce côté ça me rappelle mes débuts sur la borne quand je sortais les coups au hasard mais ça c'était avant de connaître les manipulations.
Impossible de jouer en multi-joueur et comme il ne s'agit pas d'une cartouche vous ne pourrez donc pas en profiter sur une Evercade VS, ce ne sera pas le seul jeu sur cette machine à perdre son mode multi-joueur à cause de cela.
On oubliera donc rapidement ce premier jeu, on lance le menu pour quitter et choisir le prochain titre et avant cela on découvrira qu'il est possible de sauvegarder la progression avec six emplacements par jeu, ça c'est une bonne chose.
Lançons Strider, ici dans sa version arcade, donc on oublie de nouveau le second joueur. Cette fois avec seulement deux boutons d'action on n'aura pas à utiliser les gâchettes et immédiatement c'est plus appréciable, le jeu est difficile comme entendu pour une version arcade.

Le titre suivant est Wolf of the Battlefield: MERCS, une version arcade qui d'origine est verticale, donc préparez-vous à n'y rien voir car il vous faudra jouer sur une surface d'affichage très réduite. Le jeu est un Shoot Them Up en 3D isométrique et il va donc falloir utiliser les diagonales, immédiatement on se rend compte de la pauvreté de cette croix avec ce titre. Heureusement il s'agit du titre dans sa version arcade et donc avec des crédits infinis où l'on reprend immédiatement à l'endroit de sa mort, un jeu pour se défouler tant que votre main droite le permet avec ces contrôles difficiles.
1942 est lui aussi un SHMUP vertical mais cette fois avec un défilement vertical donc la croix ne sera pas un problème, le manque de pivot de la croix fera que parfois au lieu de changer de direction on enfoncera la croix et dans un tel titre ça ne pardonne pas, la lisibilité encore plus difficile ici (les tirs sont vraiment petits) rend l'expérience de jeu horrible, passons directement à sa suite, 1943: The Battle of Midway, avec trois années entre les deux titres on sent que Capcom a bien revu sa copie, le jeu est nettement plus maniable mais malheureusement sur cette console on regrettera le mode deux joueurs.
Le troisième épisode 1944: The Loop Master débarque en 2000 et est en 4:3, cette fois on a affaire à un jeu plus nerveux et surtout plus lisible sur cet écran. On sent bien avec ce titre que le jeu à une jouabilité plus moderne avec des boss qui demandent a être vaincus très rapidement pour valider la réussite du niveau, forçant ainsi le joueur acharné à revenir au jeu plus tard.
On entre maintenant dans la second moitié des titres de cette console avec Bionic Commando et on remonte le temps à 1987, un jeu de plate-forme dans lequel le héros à un bras télescopique mais des jambes de bois car il ne peut pas sauter, il faut alors s'agripper à des éléments pour se déplacer verticalement et éviter des pièges. Imaginez un tel jeu sur borne mangeant toutes vos pièces, pas de problème avec celles-ci ici mais un niveau de difficulté bien présent. Intéressant à jouer pour l'expérimentation historique mais rien de plus.
Sautons dans le futur de 1991 avec Captain Commando, un beat them all plus abouti que Final Fight jouable à deux et encore une fois une impossibilité frustrante sur cette machine. Un très bon titre sur cette console.
Puisqu'on parle de Final Fight nous voilà en 1990, et encore une fois le manque du deuxième joueur est sensible, le jeu est toujours aussi difficile mais les crédits illimités vont aider.
Forgotten Worlds de 1988 est très particulier en arcade car son stick permettait une action supplémentaire, en plus de déplacer le personnage sur l'écran on pouvait aussi faire pivoter sa direction sur 360 degrés, ici il faudra utiliser les gâchettes et c'est difficile mais pas vraiment d'autre choix car il faut pouvoir continuer à tirer avec un autre doigt dans ce SHMUP, la maniabilité de cette console (et bien d'autres pour ce titre) rend le tout injouable sauf si on décide de ne pas utiliser les rotations. La monnaie du jeu permet d'entrer dans des échoppes pour améliorer l'équipement et comme on est sur un jeu issu de l'arcade c'est un passage obligé tellement dès le premier niveau les adversaires vont vous mener la vie dure.
Ce n'était pas encore assez difficile pour mes nerfs, voici venir Ghouls 'n Ghosts sorti la même année, un iconique jeu de plate-forme qui a ici toute sa place surtout avec les crédits infinis à part que la perte d'une vie signifie recommencer le niveau du début, la sauvegarde est bienvenue !
On fini avec un jeu qui est le seul à ne pas venir de l'arcade : Mega Man. L'émulation est au top ici, même les ralentissement de la pauvre NES sont présents. Encore un titre iconique qui a toute sa place.

Au final que retirer de cette machine ? Le fait de en pas avoir une cartouche détruit le potentiel de bien des titres, la croix sans pivot est juste horrible et le facteur de forme de la console transforme l'utilisation des gâchettes en calvaire. Au niveau des jeux on oubliera tous les titres verticaux et si je devais en garder quelques-uns dans un style spécifique il s'agirait de 1944: The Loop Master, Captain Commando et Mega Man; je ne peux pas ajouter Street Fighter II': Hyper Fighting simplement à cause de l'impossibilité de jouer contre quelqu'un.
La machine ne coûte pas très cher mais ses défauts sont trop nombreux pour la recommander.